Alstom et Siemens ont annoncé en septembre 2017 leur projet de fusion concernant les branches du transport ferroviaire et de la mobilité. Les conséquences de cette opération, dont la finalisation est prévue pour fin 2018, sont très claires pour les actionnaires en termes de dividendes et de profits.
Cependant, les travailleurs d’Alstom et Siemens Mobility et leurs représentants s’inquiètent du manque d’informations et de visibilité sur la stratégie industrielle initiée par leurs groupes en matière d’emploi, d’activité et de maintien de site en Europe à court et à long terme.
Nous, députés européens, entendons relayer leurs interrogations et leurs revendications. Nous rappelons que pour répondre aux nouveaux défis de mobilité, de changement climatique, d’efficacité énergétique, de cohésion territoriale et de changements démographiques, nous avons besoin d’une nouvelle ambition pour l’industrie ferroviaire européenne, activité industrielle d’avenir dont l’Europe fait figure de pionnière au niveau mondial.
Les entreprises Alstom et Siemens Mobility se doivent d’être à la hauteur des enjeux et les stratégies poursuivies par ces deux entreprises ne doivent en aucun cas compromettre ni l’avenir des emplois et des sites, ni la capacité à l’innovation et au développement de la branche. L’expertise technique des travailleurs et les savoir-faire précieux concentrés dans notre industrie ferroviaire européenne sont des richesses indispensables et irremplaçables pour saisir toutes les opportunités de développement et d’évolution à venir pour le secteur.
Dans ce sens, nous soutenons la déclaration conjointe des organisations syndicales allemandes, autrichiennes, belges, britanniques, espagnoles, françaises, italiennes, norvégiennes et suisses réunies par IndustriAll Europe publiée le 5 mars 2018 et les cinq revendications qu’elle contient :
- La sécurisation de tous les emplois et de tous les sites européens, dans tous les pays, par l’ouverture de négociations le plus tôt possible avec les organisations syndicales
- La sécurisation des capacités d’innovation de tous les sites via le développement de programmes de R&D, de plans d’investissements et de développement des compétences et qualifications des travailleurs.
- La communication aux représentants des travailleurs, tant par Alstom que Siemens, de l’ensemble des informations sur leur projet industriel à long terme et la manière dont celui-ci permettra d’assurer le développement futur des deux entreprises.
- Le respect des droits des travailleurs à l’information, la consultation et la participation sur le projet de fusion actuellement envisagé, ainsi que la garantie qu’un dialogue social de haute qualité sera établi à l’avenir.
- La présentation par les décideurs européens, dans les plus brefs délais, d’une politique industrielle ferroviaire ambitieuse qui soutienne la compétitivité et les perspectives de développement à long terme de l’industrie de l’équipement ferroviaire en Europe
Nous ajoutons avec force et détermination qu’il n’existe aucune raison qui pourrait justifier une quelconque différence de traitement entre les travailleurs d’Alstom et de Siemens Mobility ou que les travailleurs ne soient pas traités de la même manière lors de l’application de ce projet et ce quel que soit le pays d’Europe.
L’industrie ferroviaire européenne a besoin d’une nouvelle ambition. Le cas d’Alstom et Siemens Mobility révèle le besoin urgent de nous saisir pleinement de ces défis industriels stratégiques et d’y apporter des réponses collectives et européennes. Face aux projets financiers et aux intérêts capitalistiques, nous appelons à soutenir les projets de sécurisation de l’emploi industriel et d’investissement stratégique. Nous plaidons pour une véritable politique industrielle européenne qui puisse assurer à l’industrie ferroviaire européenne l’avenir stable et ambitieux dont elle a besoin.
Signataires :
- Marie-Pierre Vieu, Députée européenne PCF-Front de Gauche
- Pierre Laurent, Secrétaire National du PCF, sénateur, France
- Gabi Zimmer, Présidente du groupe GUE-NGL au Parlement Européen, Die Linke, Allemagne
- Martin Schirdewan, Député européen, Die Linke, Allemagne
- Helmut Scholz, Député européen, Die Linke, Allemagne
- Patrick Le Hyaric, Député européen PCF-Front de Gauche
- Marie-Christine Vergiat, Députée européenne Front de gauche, France
- Isabelle de Almeida, présidente du Conseil National du PCF, France
- Eleonora Forenza, Députée européenne, Altra Europa con Tsipras, Italie
- Barbara Spinelli, Députée européenne indépendante, Italie
- Curzio Maltese, Député européen, Altra Europa con Tsipras, Italie
- Marina Albiol Guzman, Députée européenne, Izquierda Unida, Espagne
- Paloma Lopez Bermejo, Députée européenne, Izquierda Unida, Espagne
- Xabier Benito Ziluaga, Député européen Podemos, Espagne
- Marisa Matias, Députée européenne, Bloco de esquerda, Portugal
- Nikolaos Chountis, Député européen, Unité Populaire, Grèce
- Stelios Kouloglou, Député européen, Syriza, Grèce
- Kostadinka Kuneva, Députée européenne, Syriza, Grèce
- Dimitrios Papadimoulis, Député européen Syriza, Grèce
- Sofia Sakorafa, Députée européenne indépendante, Grèce
- Merja Kyllönen, Députée européenne Vasemmistoliitto, Finlande