La Commission européenne a présenté cette semaine ses propositions pour le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne prévoyant un total de 1 135 milliards d’euros pour la période allant de 2021 à 2027. Ce chiffre correspond à peu près à un maintien de l’enveloppe globale actuelle et se trouve en-deçà de ce que tant le Parlement que la France notamment réclamaient. En ce sens, il s’agit d’un camouflet pour Emmanuel Macron qui voit ses ambitions douchées et d’une victoire des Harpagons du Nord de l’Europe.
Les politiques traditionnelles se verraient amputées de -5% pour la Politique agricole commune et de -7% pour la politique de cohésion sociale et territoriale (FSE, FEDER…). J’ai eu d’ailleurs l’occasion d’interpeller le Commissaire européen au Budget sur cette question.
D’autres politiques en revanche se verraient renforcées : des priorités justes pour Erasmus, la recherche, la transformation numérique mais également d’autres qui renforcent une Europe sécuritaire que je combats ; triplement des crédits alloués à la construction de l’Europe-forteresse, forte augmentation pour la militarisation…
La création de nouvelles ressources propres permettrait de combler à 50 % le « trou »causé par le Brexit. Parmi les pistes discutées ni une taxe carbone ni une taxe sur les transactions financières n’ont été retenues… ce que je déplore amèrement.
Le débat se poursuit car il ne s’agit que de la proposition de la Commission européenne. Les vraies négociations entre Etats-membres commencent et seront vraisemblablement longues. La refondation de l’Europe est devant nous.