Le texte transitoire sur la production et l’étiquetage des produits biologiques a, certes, des points positifs: des contrôles plus stricts sur la chaîne d’approvisionnement, le retour des semences paysannes anciennes, des mesures pour éviter les contaminations par les pesticides. Mais ce texte passe, de mon point de vue, à côté de deux défis du secteur.
D’abord, le défi de la concurrence internationale déloyale et, donc, de la souveraineté alimentaire bio. La France importe, par exemple, près de 30 % de produits bio de pays tiers dont les certifications nationales sont souvent moins exigeantes. Il s’agit d’abolir le régime de la reconnaissance d’équivalence et pas simplement de le « modifier, afin d’instaurer, si besoin, un nouveau système de conformité adapté » !
Ensuite, le défi des moyens. On ne peut revendiquer le bio pour tous et supprimer 2 milliards et demi d’aides au maintien du bio comme le fait le gouvernement d’Édouard Philippe. Ces objectifs de moyens doivent apparaître clairement dans le règlement. Il est nécessaire de faire du bio, mais un bio au service d’un nouveau modèle agricole et alimentaire.