
Pour la première fois, je suis rapporteure sur un dossier de la commission budget, à laquelle je participe. Dans le contexte d’une Europe en panne, où les gouvernements membres pratiquent la fuite en avant financière, nous avons réfléchi quelques jours, mes assistants et moi même, pour savoir si nous acceptions ou pas ce rapport.
Son sujet est la mobilisation du Fonds d’ajustement à la mondialisation, un dispositif qui confine le Parlement Européen au rôle de pompier social, là où le dumping devient la règle. En Octobre dernier j’avais voté contre la mobilisation d’un tel fonds qui visait alors à se substituer aux manquements et aux responsabilités sociales de Microsoft en Norvège, après que ce groupe ait décidé de réorganiser sa force de vente au plan mondial, laissant plusieurs milliers de salariés sur le carreau.
L’argument qui nous a convaincus à porter la délibération est que cette fois, l’aide de 3 millions d’euros demandée, concernait 725 salariés grecs du commerce au détail dans la région de l’Attique. Deux tiers d’entre eux ont plus de 55 ans et la question de leur retour à l’emploi est plus qu’incertaine. La situation appelle à gagner le maximum de points d’appuis pour leur permettre de s’en sortir. Nous avons pris contact notamment avec la CES, les syndicats grecs, également échangé avec nos collègues de Syriza afin d’agir une juste appréciation de la situation salariée et décidé de mettre en avant l’exigence d’un vrai dialogue social et de co ceci celle de formation, celle de l’Economie Sociale et Solidaire et notamment du système coopératif comme levier pour ré ancrer leur emploi dans la proximité.
Ce rapport marque également la huitième mobilisation du Fonds d’ajustement à la mondialisation pour la Grèce, faisant la démonstration implacable que les remèdes austéritaires assénés par la Troïka n’ont eu aucun effet, sauf ajouter de la précarité à la précarité, de la pauvreté à la pauvreté.
Avec mes attachés parlementaires, nous sommes parvenus à inclure une analyse politique des remèdes austéritaires dictés par la Troika, en particulier sur la pression de la dette extérieure, le manque de liquidités bancaires, la chute des revenus des ménages qui ont sévèrement touché ces petits magasins de détail, mais aussi l’absence d’une politique communautaire cohérente, notamment en matière de politique industrielle.